Série : La crèche, la croix et la couronne - Partie 1
Le mois de décembre est une occasion annuelle de se rappeler l’importance de l’entrée du Messie sur la scène historique du plan divin. L’incarnation est pour ainsi dire une porte d’entrée par laquelle Dieu nous atteint. L’apôtre Jean nous dit : « Et la Parole s'est faite homme (chair), elle a habité parmi nous… » (Jn 1.14). L’entrée du divin (le logos) dans notre sphère d’existence n’est nul autre que cet illustre personnage Jésus-Christ, le Dieu fait homme. L’apparition de ce personnage est la révélation d’une pensée divine qui ne peut que nous encourager à vivre pour lui. Elle fonde notre compréhension du salut, ainsi que la cohérence entre les grands moments historiques de la vie du Seigneur Jésus, sa naissance, sa vie, sa mort, sa résurrection et son ascension à la droite du Père. Voici quelques-unes des plus profondes vérités qui fondent notre perception de l’incarnation, de la Parole faite chair.
L’incarnation est un acte divin libre et volontaire
Premièrement, l’incarnation est un acte divin libre et volontaire. Ce sont les propres paroles de Jésus qui nous révèlent qu’il est entré dans ce monde pour donner sa vie volontairement en vue de devenir le sacrifice qui enlève les péchés du monde. Il n’a pas été forcé d’entrer dans ce monde. Il a lui-même choisi (Jn 10.17; Hb 10.5-7).
Par l’incarnation, le Fils est devenu le premier homme de la nouvelle création
Deuxièmement, par l’incarnation, le Fils est devenu le premier homme de la nouvelle création. Notons deux pensées afférentes[1] qui nécessitent quelques explications. L’être qui est entré dans notre existence humaine est premièrement divin. Ce n’est pas une force, une énergie, un ange ou encore un surhumain qui s’est incarné, c’est l’être dont on ne peut en penser de plus grand, selon Anselm. De plus, ce Dieu s’est pour ainsi dire greffé une nature humaine. Aucun personnage humain ne peut s’approprier une telle essence. L’incarnation est l’entrée du nouvel homme dans notre sphère d’existence (1Co 15.45).
Par l’incarnation, ce Dieu fait homme a renversé l'œuvre du premier Adam
Troisièmement, par l’incarnation, ce Dieu fait homme a renversé l'œuvre du premier Adam. La Bible nous décrit les conséquences créationnelles du péché du premier couple : création sous la malédiction, l’entrée de la mort, le rejet d’Éden, la perturbation des relations humaines, etc. L’incarnation est le premier moment du renversement des conséquences de la chute. Ceux et celles qui croient que Jésus est le Christ, qu’il est mort et ressuscité pour notre justification, ne sont plus dans la mort, mais dans la vie (Rom 5.17, Col 1.12; Jn 5.24). Puisque la première étape du salut c’est l’introduction de la vie dans la mort, la deuxième étape du salut c’est la plénitude de cette nouvelle vie dans une création renouvelée.
L’incarnation est une affirmation cosmique
Quatrièmement, l’incarnation est une affirmation cosmique. L’entrée du Dieu fait homme n’a pas seulement pour but de nous sauver de nos péchés pour ensuite nous donner la vie éternelle. Christ est venu dans ce monde et il est mort et ressuscité pour purifier tout le cosmos. L’apôtre Paul nous dit : « 20 En effet, la création a été soumise à l'inconsistance, non de son propre gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise. 21 Toutefois, elle a l'espérance d'être elle aussi libérée de l'esclavage de la corruption pour prendre part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. (Rom 8.20-21). Dieu n’a jamais eu pour intention de libérer l’humanité seulement, tout le cosmos aussi, car l’être humain n’est jamais sans la création.
L’incarnation est l’introduction de la certitude de la nouvelle création
Cinquièmement, l’incarnation est l’introduction de la certitude de la nouvelle création. Au cœur du salut de Dieu se trouve une conviction infaillible, infrangible, celle de la promesse d’un nouveau monde, une nouvelle terre, des nouveaux cieux, des corps de résurrection, d’une société sans l’ombre d’un mal quelconque. C’est l’évangéliste Matthieu qui appelle cette promesse, le renouvellement de toute chose (Mt 19.28). Voilà ce que la vie éternelle implique par nécessité. Il est impossible pour les croyants(es) de vivre dans la foi sans cette espérance.
L’incarnation est la victoire sur le péché et la mort
Finalement, l’incarnation est la victoire sur le péché et la mort. Ici se manifeste la cohérence des grands événements de la vie de notre Sauveur Jésus-Christ. C’est l’incarnation du Dieu fait homme qui donne le sens à sa mort, sa résurrection et son ascension auprès du Père. Par l’incarnation, ce Dieu fait homme, a créé le lien entre lui et nous. Ce lien est intrinsèque à la nature de notre salut. C’est ce lien entre Jésus le Dieu fait homme et nous qui actualise notre coupure d’avec le péché, la mort et la destruction éternelle. Maintenant, nous vivons !
APPLICATIONS
1) Puisque nous sommes sauvés, nous vivons dans la continuité des fruits de l’incarnation. Ce qui a débuté avec l’entrée du Dieu fait homme se continue jusqu’à son retour.
2) De plus, « de l’incarnation à la nouvelle terre » devient pour nous la règle d’interprétation de toute la réalité qui définit notre manière de vivre. Celle-ci est devenue le cadre par lequel nous comprenons toute la réalité et sa destinée.
3) « De l’incarnation à la nouvelle terre » est la raison pour laquelle je peux mourir en paix ! La mort n’est plus l’expérience la plus catastrophique que nous puissions vivre, puisque le Seigneur nous a dit : "C'est moi qui suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s'il meurt; et toute personne qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?" (Jn 11.25-26; voir Jn 5.24; 1Jn 3.14). Maintenant la question t’est posée : Crois-tu cela?
[1] Dict. Antidote : Qui a des liens étroits, des caractères communs avec autre chose. Idée, politique connexe, problèmes connexes.
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