Intelligence artificielle (IA) — bénéfices ou dangers pour les chrétiens ?
- David Naud
- 1 oct.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 oct.
Série : Comment vivre ma foi dans le siècle présent - partie 8A
Article rédigé à partir du message des pasteurs David Naud et Roxan Lemire, résumé par ChatGPT
Depuis l’aube des grandes révolutions technologiques, l’humanité a toujours réagi avec un mélange de fascination et de crainte. L’imprimerie, le téléphone, l’électricité ou encore l’ordinateur ont suscité des résistances avant de devenir des outils incontournables. Aujourd’hui, une innovation majeure occupe le devant de la scène : l’intelligence artificielle (IA).
Beaucoup voient en elle une promesse de progrès fulgurants : automatisation, soins de santé améliorés, gain de productivité et aide dans la recherche scientifique. Mais d’autres redoutent les dérives possibles : perte d’emplois, manipulation des masses, contrôle accru des gouvernements ou encore détournement par des intentions malveillantes.
Cet article propose une réflexion autour de trois axes : la définition et les bénéfices de l’IA, ses usages pratiques pour les chrétiens et ses dangers. Dans un autre article, nous nous attarderons à valider s’il y a des liens possibles entre l’IA et la fin des Temps.
Cet article se veut être à la fois rassurant et vigilant : d’un côté, montrer les bénéfices réels de l’IA ; de l’autre, rappeler ce qui demeure inébranlable — la parole de Dieu — et les garde-fous spirituels nécessaires.
Définition de l’intelligence artificielle (IA).
On commence par poser le cadre : l’IA est déjà partout. Ce sont des systèmes programmés par des humains pour simuler certains aspects de l’intelligence — traitement du langage, reconnaissance, diagnostics, recommandations. Elle n’a ni conscience ni volonté propre ; derrière elle, il y a des développeurs, des sources, des choix. En d’autres mots, l’intelligence artificielle désigne un ensemble de techniques permettant à des machines d’imiter certaines capacités humaines : apprendre, raisonner, résoudre des problèmes, dialoguer en langage naturel, ou encore créer du contenu. Contrairement à des logiciels classiques, qui suivent des instructions rigides, l’IA s’adapte et s’améliore grâce à des algorithmes d’apprentissage.

Aujourd’hui, des systèmes comme ChatGPT, MidJourney ou Copilot sont capables de générer des textes, des images ou du code informatique en quelques secondes. Des voitures autonomes apprennent à circuler sans conducteur. Des assistants médicaux aident à diagnostiquer des maladies. Et parce que l’IA est puissante, elle suscite crainte et espoir à la fois.
Historiquement, chaque innovation a provoqué des peurs semblables. L’imprimerie a fait trembler certains — puis elle a multiplié l’accès à la Bible. Le télégraphe, la radio, la télévision ont été tour à tour vus comme des signes annonciateurs d’un contrôle global ou comme la « voix » de la bête d’Apocalypse. Les codes-barres, les cartes à puce, puis l’internet et la biométrie ont alimenté des interprétations apocalyptiques. Mais la leçon importante est simple : un outil peut servir le bien ou le mal selon qui l’utilise. L’Église peut employer ces moyens pour l’Évangile autant que le monde peut s’en servir pour le péché ou la manipulation.
Intelligence artificielle (IA) — bénéfices ou dangers pour les chrétiens ?
Pratiquement, l’IA apporte de réels bénéfices dans le monde et ce n’est que le début :
Gain de temps et d’efficacité : automatisation des tâches répétitives.
Accès à la connaissance : démocratisation de l’information et de l’éducation.
Soutien aux soins : détection précoce de maladies, analyse d’imageries médicales.
Créativité augmentée : assistance pour écrire, composer, innover.
Outil spirituel potentiel : réponses rapides aux questions bibliques, aide à la traduction et à l’enseignement.
En somme, l’IA n’est pas en soi un ennemi. Comme toute innovation, elle reflète l’usage que l’humain en fait. L’intelligence artificielle (IA) peut apporter plusieurs bénéfices pour les chrétiens dans le domaine de l’étude biblique personnelle.
Il suffit de poser des questions bibliques à Chatgpt ou Gemini Google pour s’en laisser convaincre. Que ce soient des questions théologiques comme « Qui est Jésus ? », « Comment comprendre la souveraineté de Dieu ? », des questions pratiques telles que « Qu’est-ce que le jeûne de Daniel ? », « Comment avoir un mariage chrétien épanoui ? » ou « Comment bien gérer mon argent selon la Bible ? », « Comment bien éduquer mes enfants chrétiennement dans un monde d’écrans ? » : elles fournissent des synthèses rapides qui peuvent aider l’étude personnelle et la compréhension de ce que Dieu dit dans tels passages bibliques. L’appel lancé à ceux qui veulent découvrir davantage la parole de Dieu : testez, interrogez, comparez vos réponses avec d’autres et parlez-en avec des frères et sœurs de l’Église.
C’est là qu’intervient la mise en garde pastorale. L’IA n’est pas une autorité spirituelle. Le pasteur Roxan Lemire, ingénieur depuis plus de 20 ans dans le domaine technologique, a rappelé plusieurs dangers concrets pour les chrétiens lors de la prédication du 31 août 2025 à l’Église Fusion :
la dépendance excessive, où l’on remplacerait la prière, l’étude biblique et la recherche de l’Esprit par des réponses générées ;
la perte d’authenticité des prédications ou du ministère, si l’on privilégie des textes « calibrés » à la place du vécu et de l’onction ;
l’importation d’erreurs doctrinales via des sources biaisées ;
l’affaiblissement du discernement spirituel, puisque l’IA ne peut être guidée par le Saint-Esprit.
Un autre danger avec conséquences psychologiques…
Un danger émergent est celui des « compagnons IA » : des chatbots conçus pour créer des liens affectifs, parfois présentés comme thérapeutes ou amis. Ils peuvent séduire, isoler, ou remplacer des relations humaines essentielles — d’où l’appel aux parents à rester proches de leurs jeunes. En attendant que ces chatbots soient programmés dans des robots à l’apparence humaine qui nous accompagneront et aideront dans notre quotidien, c’est actuellement beaucoup de personnes qui conversent avec un chatbot par leur ordinateur, tablette ou téléphone portable.

Des recherches menées par OpenAI et le MIT Media Lab suggèrent que les utilisateurs intensifs de ChatGPT sont souvent plus solitaires et présentent une dépendance émotionnelle vis-à-vis de l’outil, avec moins de relations sociales en présentiel. Des témoignages rapportent déjà des dépressions et des dépendances reliées à ces compagnons IA. Il y a des effets cognitifs tels la réduction de la créativité, de la mémoire, et de la pensée critique. L’IA peut faciliter la vie, à condition de l’utiliser de manière consciente et équilibrée — des stratégies comme alterner avec des tâches intellectuellement stimulantes ou limiter les usages passifs sont recommandées.
Les outils technologiques comme les compagnons IA demeurent des machines et non de vraies personnes créées à l’image de Dieu.
Théologiquement, il faut aussi distinguer entre créature et créateur : l’IA reste une création humaine, tandis que l’homme porte l’image de Dieu. Les tentatives de jouer à Dieu — transhumanisme, manipulation génétique, quête d’immortalité — soulèvent des questions éthiques profondes où l’Église doit réfléchir et intervenir.
En conclusion, Jésus a dit que le ciel et la terre passeront, mais que ses paroles ne passeront pas. Peu importe les progrès, les peurs ou les scénarios apocalyptiques, la parole de Dieu demeure inébranlable. La posture chrétienne n’est ni la technophobie aveugle, ni l’adoration naïve de la technique, mais la foi vigilante : veillez, priez, gardez le cœur léger face aux excès, et confiez-vous au Seigneur pour sa paix et sa force.
Pratiques recommandées : tester l’IA pour des recherches pratiques, mais toujours vérifier les sources, confronter en communauté, ne pas substituer l’Esprit à la machine, et parler ouvertement aux jeunes et aux familles des usages numériques. Enfin, rappeler que l’Église est toujours l’espace des fruits et dons de l’Esprit — amour, paix, patience, bonté, fidélité — que l’IA ne pourra jamais remplacer.
Utilisons ces outils pour la gloire de Dieu, avec discernement et humilité, et cultivons une foi inébranlable qui repose sur la parole et la présence vivante du Christ, quelles que soient les technologies qui bousculent notre siècle.
















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